MEG MORLEY

AU FIL DE LA MUSIQUE

Un récit écrit à la première personne :
l’histoire d’une passion…

Comme beaucoup d'enfants…

Au début, on prend des leçons, comme beaucoup d’enfants : le ballet, la poterie, la pratique d’un instrument. L’instrument, on ne sait pas pourquoi, c’est le violon. On ne voit aucune raison ou cause extérieure, pas d’antécédents décelables. C’est un choix, de l’élève ou de l’instrument, on ne saurait dire, et c’est resté.
Il faut dire qu’une fois qu’on a commencé à passer du temps sur le violon, on n’a pas envie d’abandonner. C’est un travail ! Beaucoup de travail.

Faire de la danse
Les enfants font de la poterie

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Les cours, puis l'orchestre

J’ai changé de ville, d’école, de professeur. Cours de conservatoire. Je suis éblouie par Bach, lors des cours d’analyse. En duo avec une élève pianiste. Elle s’appelait Gloria, ça va bien avec la musique. Enfin, il y a l’orchestre. Nous avons joué Sibelius. Ma copine d’orchestre jouait du cor.
J’ai perdu de vue ces camarades, évidemment. Je ne me souviens même pas du nom de mon dernier professeur, du temps de l’université. Mais le violon est resté avec moi, longtemps négligé. Et puis un jour, je l’ai retrouvé, comme on retrouve un ami d’autrefois. Il ne m’en a pas voulu, pas trop, de mes mauvaises manières.

La musique prend place dans ma vie adulte

Nous voilà au tournant du siècle. L’histoire récente commence en 2000, avec l’orchestre de Mélodix (à l’époque l’Association des cours d’adultes du conservatoire du Xe). La pratique de la musique prend place dans la vie d’adulte, de beaucoup de façons. L’orchestre enchaîne les concerts, ambitieux. Je m’inscris à des cours de violon et de musique de chambre. Je suis des séminaires à la Cité de la musique.
La fréquentation de l’orchestre a ouvert d’autres portes. Un violoncelliste m’a proposé de rejoindre un groupe pour donner une œuvre qu’il a composée, musique et textes. Ce groupe s’est mué en un ensemble d’improvisation dirigée, sound painting et accompagnement de films muets. Qui l’eût cru ? À la même époque, j’ai entendu chanter un chœur : il s’agissait de L’ensemble vocal Les Mesnilchantants. Et je me suis lancée dans le chant.

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© Photo : Laurent Citrimot

Au fil du temps

L’orchestre a aussi été le point de départ de mon implication, avec d’autres, dans l’association qui est devenue Mélodix. Elle s’est structurée en entité autonome pour perdurer et continuer à prospérer. Le point fort de Mélodix continue à être sa défense des pratiques collectives, en musique comme dans la cité. Les musiciens – peut-être qu’on peut s’appeler musiciens même quand on est encore et toujours élèves de musique – ont besoin de se rencontrer, se voir et s’entendre. J’ai milité pour le partage de pupitre, pour qu’on se sente en tandem. Les ensembles, quels qu’ils soient, ont besoin de lieux pour se produire, rencontrer leur public, quel qu’il soit. Les enseignants ont besoin de ce partage aussi. Il y a mille fils de musique, que nous tenons et qui nous tiennent. Parfois, ils nous retiennent et nous relient.

Alice Rose Duranton, cheffe d'orchestre en répétition
Gros plan de violon

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Publié le 16 juin 2022