L’Orchestre des Faubourgs en concert le 12 mai 2023

L'Orchestre des Faubourgs

Beethoven, De Falla, Mozart, John Williams

UN CONCERT À LA MAIRIE DU Xᵉ

Il vous est proposé par Mélodix

L'Orchestre des Faubourgs en concert à la mairie de Paris Xᵉ

Date

Le vendredi 12 mai 2023 de 19 h à 20 h 30

Lieu

Salle des fêtes, Mairie du Xᵉ
72 rue du Faubourg Saint-Martin – 75010

AU PROGRAMME

Ludwig van Beethoven, Concerto pour Violon en Ré majeur – Rondo (op. 61)
Manuel de Falla, Sept chansons populaires espagnoles (extraits)
John Williams, La liste de Schindler
W.A. Mozart, Concerto pour Clarinette en La majeur (K. 622)

Direction d'ORCHESTRE

L’Orchestre des Faubourgs est dirigé par :
Gaétan Néel-Darnas

Les solistes

Clarinette : Yvain Garde, clarinettiste de l’orchestre
Chant : Luna Castrillo Benard (élève du cours de chant de Claudine Le Coz, Conservatoire Hector Berlioz)
Violon : Émilie Clément

LES ÉLÈVES DU CONSERVATOIRE INVITÉS

Pour l’événement, Marie Léger Parrinello (harpe) et Gabriel Woy (percussions), élèves du conservatoire Berlioz, ont rejoint l’orchestre.

La classe d'orchestre

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L’affiche a été réalisée par : François-Xavier Thomas et Alban Perinet.

GUIDE D'ÉCOUTE DU CONCERT

Ludwig van Beethoven, Concerto pour Violon en Ré majeur – Rondo (op. 61)

Le concerto pour violon op. 61 a été composé entre novembre et décembre 1806. Cette rapidité d’écriture est un peu insolite chez Beethoven qui, d’habitude, aime laisser « décanter » les choses. Mais, cette fois, le contexte est un peu inhabituel. Nous sommes en novembre 1806. L’œuvre vient de lui être commandée par Franz Clement, directeur artistique du théâtre An der Wien, très grand violoniste et chef d’orchestre, qui doit l’interpréter lui-même à l’occasion d’une Académie publique avant Noël. Les deux hommes entretiennent d’excellentes relations. C’est d’ailleurs Clement qui a créé la 3e symphonie à Vienne.
Beethoven est dans une phase créative intense, on pourrait même l’imaginer « heureux ». Il a publié et fait jouer la Troisième Symphonie op. 55 (l’Héroïque), le Triple Concerto op. 56, la Sonate pour piano op. 57, le Quatrième Concerto pour piano op. 58, les superbes Quatuors « Rasumowsky » op. 59, la Quatrième Symphonie op. 60, l’Ouverture Coriolan op. 62…

Certes, ce n’est pas sa première œuvre pour violon : il avait déjà esquissé un premier concerto en Ut majeur vers 1790-1792 (259 mesures), mais il l’abandonna. Ce fragment (WoQ 5) fut publié après sa mort. Par contre, il avait composé deux Romances op. 40 et op. 50 pour violon et orchestre, qui sont toutes deux parfaitement abouties.
Le concerto en Ré majeur n’est complété que quelques jours avant le concert qui aura lieu le 23 décembre. Or Beethoven n’a pas pu se résoudre à choisir entre certains passages : il laisse ainsi à Clement le soin de faire ce choix, parfois entre quatre versions différentes. Le soliste, qui n’a pas eu le temps de travailler l’œuvre, est dès lors amené à faire du déchiffrage en direct et improvise de plus sa propre cadence. Il prend aussi l’initiative de jouer le concerto en deux parties séparées par d’autres pièces de sa propre composition, ce qui n’était pas tout à fait du goût de Beethoven et pas non plus le meilleur moyen pour le public d’apprécier l’œuvre en son entier.

Dans toute la production de Beethoven, ce concerto est peut-être l’œuvre qui exprime le mieux le lyrisme de sa personnalité musicale. S’il y a quelques tensions, il n’y a aucune lutte intérieure. Pas de souffrance appuyée non plus, pas de tragédie ni de bouleversement passionnel. Techniquement, dans cette pièce chaleureuse, on ne trouve pas non plus de virtuosité « gratuite ».
Dans le jeu thématique du premier mouvement (l’allegro) apparaît un motif rythmique de quatre accents qui constamment rappelle sa présence. Son expression la plus caractéristique est confiée aux timbales : une trouvaille !
Après une cadence, le rondo final aux rythmes bondissants s’enchaîne immédiatement après le larghetto. Le dialogue du violon et de l’orchestre est particulièrement soigné.

Le concerto sera publié en mars 1808 au Comptoir des Arts et de l’Industrie à Vienne avec le numéro d’opus 61. Beethoven a profondément remanié le premier et le troisième mouvements. Le dédicataire en est Stephan von Breuning, son ami d’enfance. Pourquoi pas Clement ? Beethoven devait probablement lui attribuer l’accueil mitigé de la critique. L’œuvre fut très peu jouée du vivant du musicien, le public la juge trop peu virtuose. Le thème serait trop souvent répété (il l’est, en effet, 40 fois), le violon est considéré comme trop peu présent (surtout si l’on compare avec les concertos de Paganini). Pierre Baillot la joue en 1812 à Berlin et Henri Vieuxtemps en 1834 à Vienne. Le public ne la redécouvre vraiment qu’en 1844 à Londres sous la direction de Felix Mendelssohn avec le tout jeune violoniste Joseph Joachim (il n’a que 13 ans).

Voici les premières mesures du Rondo Allegro que vous entendrez. C’est un mouvement joyeux. À l’opposé du style des mouvements précédents. Un refrain d’allure populaire, facile à mémoriser, est repris dans différents registres par le violon.

Sources bibliographiques
Elisabeth Brisson, Guide de la musique de Beethoven, Éd. Fayard, Les indispensables de la musique, 27 avril 2005.
Elisabeth Brisson, Beethoven, Éd. Ellipses, 8 mars 2016.
Bernard Fournier, Le génie de Beethoven, Éd. Fayard, Les chemins de la musique, 5 octobre 2016.
Jean et Brigitte Massin, Ludwig van Beethoven, Éd. Fayard, 1ᵉʳ janvier 1967.
Maynard Solomon, Beethoven, Éd. Fayard, 19 février 2003, traduit en 7 langues.

LES SEPT CHANSONS POPULAIRES ESPAGNOLES G.40 DE MANUEL DE FALLA

Durant les derniers mois de son séjour à Paris, Manuel de Falla compose les Siete canciones populares españolas à la demande d’une cantatrice espagnole de l’Opéra-Comique, Luisa Vela. Les mélodies originales des chansons populaires proviennent de recueils et non, comme l’aurait fait Bartok, d’une collecte sur le terrain. Dans l’ordre, on trouvera les pièces suivantes : El paño moruno (Le drap mauresque), Seguidilla murciana, Asturiana, Jota, Nana, Canción, Polo. L’origine géographique de ces pièces est très diversifiée : l’Asturiana provient bien évidemment des Asturies (dans le nord) ; la séguedille de Murcia (dans le sud-est) ; la Jota provient, elle, de l’Aragon. Tous les textes traitent de l’amour, de la passion, de la séduction, sur tous les tons : lyrique, tragique, sérieux, badin ou provocant.

John Williams, La liste de Schindler

La bande originale du film de Spielberg a été composée par John Williams avec la présence du violoniste Itzhak Perlman. Elle reçoit l’Oscar de la meilleure musique de film et le British Academy Film Award de la meilleure musique de film.
John Towner Williams est un compositeur, chef d’orchestre et pianiste américain. Il a aujourd’hui 91 ans. Il est essentiellement connu pour ses musiques de films. On lui doit le renouveau des bandes originales symphoniques avec ce qui reste son œuvre la plus célèbre : la musique de la saga Star Wars.

John Williams est le compositeur attitré de Steven Spielberg et de George Lucas. Il a composé un nombre considérable des plus célèbres musiques de films de l’histoire d’Hollywood, notamment pour Les Dents de la mer, E.T., Indiana Jones, Jurassic Park, Superman, La Liste de Schindler, et les trois premiers films de la saga Harry Potter.

On ignore souvent qu’il a aussi composé de nombreuses œuvres de musique classique à la demande des plus grands orchestres : un Concerto pour cor pour Dale Clevenger et l’Orchestre symphonique de Chicago, un Concerto pour violoncelle pour Yo-Yo Ma et l’Orchestre symphonique de Boston, un Concerto pour basson pour les 150 ans de l’Orchestre philharmonique de New York, etc. Il a lui-même été le chef de l’Orchestre Boston.

Il débuta à Hollywood comme pianiste de studio accompagnateur de séries. En 1966, grâce au film de William Wyler « Comment voler un million de dollars », il entre dans la musique de film par la grande porte et gagne son premier Oscar en 1971 pour son adaptation de « Un violon sur le toit ». Et ce sera une suite de succès ininterrompue.

John Williams affectionne le violon pour lequel il compose plusieurs concertos. Le dernier en date est créé par Anne-Sophie Mutter et l’Orchestre symphonique de Boston. Quant à sa carrière de chef d’orchestre, elle débute dès son plus jeune âge. En 1950, il dirige déjà ses propres formations de jazz…

| La version du thème de la Liste de Schindler que vous entendrez est celle de l’édition Hal-Leonard.

Source bibliographique
Alexandre Tylski, Un alchimiste musical à Hollywood, Éd. L’Harmattan, 1er mai 2011.

W.A. Mozart, Concerto pour Clarinette en La majeur (K.622)

Le Concerto pour clarinette en la majeur sera joué deux mois avant la mort du compositeur, en 1791, une année marquée par une intensité de production véritablement frénétique. Mozart, en effet, compose cette année-là le Concerto pour piano n° 27, le Quintette à cordes K.614, l’Ave verum, La Clémence de Titus, La Flûte enchantée et… le Requiem. En réalité, l’allegro avait déjà été composé en 1787, dans la tonalité de sol majeur. Mozart reprend et transcrit ce mouvement pour l’ajouter à son concerto, tout en y adjoignant deux mesures de transition. Selon une lettre qu’il écrit à sa femme environ huit semaines avant sa mort, on sait que le rondo a été achevé très exactement le 7 octobre 1791.

Publié le 9 mai 2023 – gdc