
L'ORCHESTRE DES FAUBOURGS
EN CONCERT
À LA MAIRIE DU Xᵉ
Le vendredi 9 décembre 2022
De 19 h à 20 h 30
Grande salle des fêtes de la Mairie
72 rue du Faubourg Saint-Martin
Métros 3, 5, 8, 9, 11 : République
Métro 4 : Château d’eau
Entrée
Entrée gratuite et libre dans la limite des places disponibles.
AU programme
W.A. Mozart
Concerto pour clarinette en la majeur K.622
Manuel de Falla
Sept chansons populaires espagnoles G.40
DIRECTION D'ORCHESTRE
L’Orchestre des Faubourgs est dirigé par Gaétan Néel-Darnas et Alice Rose Duranton (rondo du concerto de Mozart).
LES SOLISTES
Clarinette : Yvain Garde, clarinettiste de l’orchestre
Chant : Luna Castrillo Benard (élève du cours de chant de Claudine Le Coz, Conservatoire Hector Berlioz)
La classe d'orchestre de Mélodix
Pour en savoir plus sur la classe d’orchestre de Mélodix, cliquez ici
Pour l’événement, Marie Léger Parinello, élève du cours de harpe d’Alexandra Morand (Conservatoire Hector Berlioz), a rejoint l’Orchestre des Faubourgs.
Le Concerto pour clarinette en la majeur K. 622 DE W.A. MOZART
Le Concerto pour clarinette en la majeur sera joué deux mois avant la mort du compositeur, en 1791, une année marquée par une intensité de production véritablement frénétique. Mozart, en effet, compose cette année-là le Concerto pour piano n° 27, le Quintette à cordes K.614, l’Ave verum, La Clémence de Titus, La Flûte enchantée et… le Requiem. En réalité, l’allegro avait déjà été composé en 1787, dans la tonalité de sol majeur. Mozart reprend et transcrit ce mouvement pour l’ajouter à son concerto, tout en y adjoignant deux mesures de transition. Selon une lettre qu’il écrit à sa femme environ huit semaines avant sa mort, on sait que le rondo a été achevé très exactement le 7 octobre 1791.
L’œuvre est dédiée au clarinettiste Anton Stadler, ami de Mozart et membre de la même loge maçonnique. Elle était conçue pour être jouée à la clarinette de basset, que Stadler, quelques années auparavant, avait inventée en dotant son propre instrument en la d’une extension qui permettait de se rapprocher du son d’un cor de basset, et donc de jouer dans un registre plus grave. L’instrument avait dès lors été baptisé « clarinette de basset ». Dès la fin du XVIIIᵉ siècle, le concerto est transcrit pour la clarinette que nous connaissons.
Le concerto a été joué pour la première fois en public à Prague, le 16 octobre 1791, avec Anton Stadler en soliste. La critique est globalement bonne et encense la performance de Stadler. Certains, qui cherchaient la polémique, reprocheront à Mozart d’avoir composé une pièce pour une clarinette trafiquée, dont Stadler était probablement le seul interprète… Ce concerto est, bien évidemment, le chef-d’œuvre absolu. Il demande une interprétation subtile, nuancée, éclairée.
L’adagio est construit en forme d’aria (structure A-B-A) et s’ouvre par le soliste qui joue le thème principal, doux, serein, lyrique, nostalgique, repris par l’orchestre. Un dialogue se met en place entre le soliste qui joue des notes descendantes et l’orchestre qui les reprend. Sublime…
Le rondo, quant à lui, est un mouvement optimiste et enthousiaste qui conclut le concerto par un thème aérien, exposé par le soliste dès le début et repris en tutti. Un chant admirable et profond, d’une grande élévation spirituelle. Mozart s’y livre entièrement : ce serait son dernier mot… s’il n’y avait le Requiem.
Les Sept chansons populaires espagnoles G.40 de Manuel de Falla
Durant les derniers mois de son séjour à Paris, Manuel de Falla compose les Siete canciones populares españolas à la demande d’une cantatrice espagnole de l’Opéra-Comique, Luisa Vela. Les mélodies originales des chansons populaires proviennent de recueils et non, comme l’aurait fait Bartok, d’une collecte sur le terrain. Dans l’ordre, on trouvera les pièces suivantes : El paño moruno (Le drap mauresque), Seguidilla murciana, Asturiana, Jota, Nana, Canción, Polo.
L’origine géographique de ces pièces est très diversifiée : l’Asturiana provient bien évidemment des Asturies (dans le nord) ; la séguedille de Murcia (dans le sud-est) ; la Jota provient, elle, de l’Aragon (dans le nord-est).
Tous les textes traitent de l’amour, de la passion, de la séduction, sur tous les tons : lyrique, tragique, sérieux, badin ou provocant.
Dans le travail sur le matériau folklorique initial, Manuel de Falla procède aussi de différentes manières. Par exemple, il harmonise des fragments mélodiques en les dotant d’accords riches et de sonorités modales. Ou bien, il ne procède qu’à de légères retouches (c’est le cas pour El paño moruno, pour la Seguidilla murciana et pour l’Asturiana). Il peut aussi, comme dans la Jota, recréer un style à partir de différentes sources. Enfin, il lui arrive de travailler essentiellement le rythme (comme dans Nana — qui est une berceuse —, Canción et Polo).
Dans un article daté de 1917, Manuel de Falla résume sa démarche :
« Plutôt que d’utiliser strictement les chansons populaires, j’ai essayé d’en extraire le rythme, la modalité, leurs lignes et motifs ornementaux caractéristiques, ainsi que leurs cadences modulantes […]. Je pense modestement, que c’est plus l’esprit que la lettre qui importe dans le chant populaire. Le rythme, la modalité et les intervalles mélodiques déterminés par leurs inflexions et leurs cadences constituent l’essentiel de ces chants […]. Et je dirai même plus : l’accompagnement rythmique ou harmonique d’une chanson populaire a autant d’importance que la chanson elle-même. Nous devons donc prendre l’inspiration directement du peuple et celui qui ne le comprend pas, ne réussira qu’à faire de son œuvre une imitation plus ou moins ingénieuse de ce qu’il a l’intention de faire. »
*** Publié le 29 novembre 2022